Portrait de Tarek Lakhrissi

Tarek Lakhrissi

Tarek Lakhrissi est un jeune artiste plasticien et un poète, dont le travail a été exposé en mai 2022 au Studio des Acacias pour la première exposition collective de Reiffers Art Initiatives, intitulée «DES CORPS LIBRES – Une jeune scène française». À travers le texte, l’objet, la performance et l’espace, son travail crée des nouveaux corps et réfléchit aux futurs queers.

"This Doesn’t Belong to Me"

Tarek Lakhrissi, 2020

"This Doesn’t Belong to Me"

Tarek Lakhrissi, 2020

"I Wear My Wounds on My Tongue"

Tarek Lakhrissi, 2021

"Coeur Brillant"

Tarek Lakhrissi, 2023

"My Immortal"

Tarek Lakhrissi, 2021

Vue de l'exposition "DES CORPS LIBRES - Une jeune scène française" (Spiraling) Acacias Art Center, Paris

Tarek Lakhrissi, 2022

"Innocence Is Blocking Me"

Tarek Lakhrissi, 2019

Biographie

Jeune artiste plasticien et poète, Tarek Lakhrissi connaît déjà une carrière
internationale et explore les notions d’identité, de queerness, les études de genre et décoloniales. En 2019, l’artiste a publié “Fantaisie finale”, son premier recueil de poésie. Son travail traite du texte, de la poésie et du langage. Ainsi sa langue,
cet idiome venant oraliser le palimpseste tour à tour poétique et argotique, ne capture rien d’autre que l’empreinte d’un contexte, l’indice d’un passage, le bruissement d’un corps. À travers le texte, l’objet, la performance et l’espace, son travail crée des nouveaux corps et réfléchit aux futurs queers. L'artiste est représenté par la Vitrine Gallery, London.

Textes

“Les œuvres poétiques de Tarek Lakhrissi, armes d’une réécriture de notre réalité” par Ingrid Luquet-Gad
— Numéro art, 2021

“Les formes de Tarek Lakhrissi sont volatiles, et lorsqu’elles se montrent, c’est toujours pour mieux s’absenter. Il faudrait d’emblée préciser qu’il n’y a là nulle préciosité de l’inframince, pas plus que de politesse de l’effacement : ce serait encore concéder au centre ses pleins pouvoirs, et à la norme sa permanence. Au contraire, lorsque, pour sa première exposition personnelle, l’artiste tapisse le sol de sable (‘Caméléon Club’, 2019), qu’il vient suspendre ses lances et ses pieux à hauteur de visage (‘Unfinished Sentence II’, 2020) ou qu’il darde dans l’espace des queues tranchées de salamandre (‘This Doesn’t Belong to Me’, 2020), c’est bien de désidentification qu’il s’agit. Ces trois installations sculpturales récentes de l’artiste, respectivement présentées lors d’un solo à La Galerie, CAC de Noisy-le-Sec, et d’expositions collectives au Palais de Tokyo à Paris et au CAC Brétigny, ainsi qu’à la Fondazione Sandretto Re Rebaudengo à Turin, distillent alors autant de stratégies qui, à la résilience, allient la ruse. Né en 1992 à Châtellerault, passé par un master en études théâtrales à Paris et à Montréal avant d’officier un temps à la librairie parisienne queer Les Mots à la Bouche, Tarek Lakhrissi est aujourd’hui installé à Bruxelles. Son parcours, à l’instar de l’esprit qui infuse chacune ses pièces, il le construit par imbrications et cercles concentriques : de médiums d’une part, parcourant le film, la vidéo, la performance et l’installation ; de scènes d’autre part, s’entourant de présences allié.e.s passées et présentes, réelles et fictives.”

“Le palmarès 2021 des trente nouvelles têtes” par la rédaction de Vanity Fair
— Vanity Fair, 2021

“Conte de faits. Il a grandi dans la banlieue de Poitiers et n’aurait jamais cru devenir l’un des artistes contemporains les plus en vue de sa génération. Aujourd’hui, il enchaîne les expositions, enseigne les pratiques artistiques à Genève et figure dans la shortlist du prestigieux prix Pernod-Ricard. Son œuvre, qui navigue entre vidéo, texte et sculptures, parle de marginalité, de violence sociale et de déterminismes identitaires.

Miroir de la pensée. En 2020, pour son installation ‘Unfinished Sentence II’, il suspend des lances à la fois menaçantes et fragiles à hauteur du visage des visiteurs Palais de Tokyo.

Le goût des mots. Avant d’être plasticien, il a été libraire pendant six ans à Paris. Jean Genet reste l’un de ses auteurs préférés. ‘Le Journal du voleur’ a d’ailleurs inspiré sa sculpture en métal ‘Perfume of Traitors’, exposée au mois d’août dans une galerie londonienne.

“Tarek Lakhrissi ‘Mon immortel’, Mostyn gallery, pays de Galles” par Caroline Elbaor
— Flash Art, 2021

“Initialement diplômé en littérature, l’artiste franco-algérien Tarek Lakhrissi s’identifie à la fois à un artiste et à un poète, et son œuvre est profondément ancrée dans le pouvoir du langage. Chaque projet découle d’une écriture canonique, dans laquelle Lakhrissi réinvente le texte comme une arme contre la marginalisation politique ou sociale, en particulier au sein de la communauté queer. Cette idée du langage comme défense débouche sur une réflexion sur les identités queer contemporaines et sur l’autodéfense comme amour de soi.

La nouvelle commande de la galerie Mostyn s’inspire à la fois de la chanson ‘My Immortal’ du groupe américain des années 2000 Evanescence et du poème classique de 1667 de John Milton, ‘Paradise Lost’, pour remettre en question le sens de la communauté – encore une fois, avec un accent particulier sur la dimension queer – et sa stabilité ou, au contraire, sa vulnérabilité. (Il fait également régulièrement référence à la culture pop des années 90, citant des icônes subversives comme les héroïnes télé de l’époque ‘Buffy contre les vampires’ et ‘Xena: Warrior Princess’, qui ont toutes deux excellé à se protéger face à l’adversité, tout au long de son travail.”