Portrait de Jean Claracq

Jean Claracq

Jean Claracq est un jeune artiste français dont le travail a été exposé en mai 2022 au Studio des Acacias pour la première exposition collective de Reiffers Art Initiatives, intitulée «DES CORPS LIBRES – Une jeune scène française». S’inscrivant dans la nouvelle garde de la peinture figurative, ses toiles, minutieuses et énigmatiques, mettent en scène des personnages ultra contemporains incarnant avec finesse les attitudes de la mélancolie moderne.

"Training Ground"

Jean Claracq, 2021

"Jérémie and Léo"

Jean Claracq, 2020

"Propaganda"

Jean Claracq, 2020

"Night Club"

Jean Claracq, 2022

Vue de l'exposition "DES CORPS LIBRES - Une jeune scène française - "Homme et son chien", Acacias Art Center, Paris

Jean Claracq, 2020

"Working Class Hero"

Jean Claracq, 2021

"Zinchenko-Dima"

Jean Claracq, 2019

"Waiting Line"

Jean Claracq, 2020

"Désir"

Jean Claracq, 2021

"Landscape with the temptation"

Jean Claracq, 2019

Biographie

Jean Claracq s’inscrit dans la nouvelle garde de la peinture figurative. Minutieuses et énigmatiques, ses peintures
empruntent des techniques historiques pour dépeindre des personnages ultra contemporains. Dans l’œuvre de cet artiste français, tout est réduit : les villes et les objets tiennent dans le format d’une carte postale, et les jeunes hommes deviennent les figurines de ce monde en miniature. Alanguis par l’attente ou le repos, perdus dans leurs pensées, ces derniers apparaissent tantôt les yeux rivés
sur l’écran de leur smartphone ou de leur ordinateur portable, tantôt mus par leur errance dans des allées désertes. Indifférents au spectateur, ces personnages sont absorbés dans leur activité ou leur oisiveté, et évoquent les scènes de genre peintes en Europe occidentale au XVIIe siècle. Ils incarnent avec finesse les nouvelles attitudes de la mélancolie contemporaine. L'artiste est représenté par la Galerie Sultana, Paris.

Vidéos

Textes

“Qui est Jean Claracq, le peintre qui réinvente le monde en miniature ?” par Matthieu Jacquet
— Numéro art, 2021

“À l’âge de 13 ans, Jean Claracq (né en 1991) commence instinctivement à peindre sur des formats carrés de 5 cm puis s’aventure peu à peu vers d’autres médiums et d’autres dimensions. Pour autant, l’artiste revient le plus souvent à la miniature, arguant que celle-ci reflète sa propre échelle du réel. Caractérisées par des couleurs froides et sourdes réveillées par des tonalités vives, des contours très nets et une infime précision des détails, ses peintures incitent à la découverte par l’effort du regard. Afin de jouer avec la perception du spectateur, l’artiste fait d’ailleurs délibérément en sorte que certains éléments ne soient visibles qu’à la loupe ou grâce au zoom d’un objectif. Car chez Claracq, l’histoire de la photographie n’est jamais loin. Citant Jeff Wall parmi ses références, il assume dans sa pratique cette même position ambiguë entre l’imprévisibilité du réel et la fiction de la mise en scène. Si ses sujets s’apparentent à des scènes intimes du quotidien volées à travers la vitre d’une fenêtre, ils sont en vérité le fruit d’assemblages d’images glanées par l’artiste qui composent un nouvel imaginaire. Dans ses espaces délimités par des lignes verticales, horizontales et obliques, Claracq crée des mises en abyme où les cadres se trouvent à l’intérieur des cadres, depuis un imposant panneau publicitaire jusqu’au format carré d’une photographie Instagram que l’on discerne, minuscule, au sein d’un écran numérique. Les architectures urbaines quadrillées, que le peintre affectionne tant, se prolongent alors dans les formes qui régissent le champ des images et du numérique pour constituer un même monde orthogonal.“

“L’ultramoderne solitude du peintre Jean Claracq” par Roxana Azimi
— Le Monde, 2020

“Jean Claracq, 29 ans, démine les clichés autour des milléniaux. On les dit ignorants du passé, fanatiques de la table rase ? Le jeune peintre, qui expose à la Fondation Louis Vuitton, à Paris, s’abreuve volontiers auprès de ses aînés, qu’ils s’appellent David Hockney, Jeff Wall, Gerhard Richter ou Jan Van Eyck. La génération Y serait celle des zappeurs impatients ? Claracq est lent. À peine délivre-t-il une dizaine de tableaux par an. La composition prend des mois, l’exécution, au bas mot trois semaines. ‘Ma temporalité n’est pas celle du monde de l’art’, admet-il de son léger accent du Sud-Ouest. ‘Mais je veux laisser les tableaux décanter, sans forcer les choses, pour qu’elles se révèlent doucement.’

La bénédiction des Fondations Vuitton et Kadist, de la créatrice de mode et collectionneuse Agnès B., n’y ont rien changé, Claracq veut donner du temps au temps. Comme les maîtres flamands qui l’ont tant fasciné, le diplômé des Beaux-Arts de Paris polit ses compositions sur panneau de bois, multiplie les images dans l’image, fignole à la loupe les détails souvent invisibles à l’œil nu. Ainsi d’un livre illustré posé sur une table de petit déjeuner ou des dos de bouquins rangés dans une bibliothèque. Tout est minutieusement peint, léché, calculé au millimètre près, jusqu’au flou presque trop soigné pour être vraiment réaliste.”

“Jean Claracq, le peintre des milléniaux” par Solène Liagre
— MAZE, 2020

“De la même manière qu’Edward Hopper, peintre du XXe siècle, faisait le tour de la toile avec ses œuvres faisant écho à l’isolement du confinement, Jean Claracq met en scène des personnages face à leur propre solitude dans un décor proche de l’artificialité synthétique du jeu vidéo. Il représente majoritairement des jeunes hommes, seuls et pensifs, comme empreints d’une mélancolie contemporaine.

Entre smartphone et ordinateur, le numérique occupe une place centrale dans ses toiles, nous confrontant de ce fait aux paradoxes de nos sociétés. Dans ‘A View from an Apartment’, bien qu’entouré de moyens de distractions comme son livre et son Mac, le personnage semble impossible à sortir de son ennui. Son ordinateur affiche une photo de lui sur Instagram, nous rappelant cette époque du culte de l’image, de la course au nombre d’abonnés, au nombre d’amis, qui, plus que jamais, se veut individualiste. Jean Claracq brosse donc le portrait de la génération des milléniaux, à la fois connectée et détachée.”