Bianca Bondi

Bianca Bondi est née en 1986 à Johannesburg et travaille maintenant à Paris. L’artiste est représentée par la galerie parisienne mor charpentier. Ses oeuvres ont été exposées au sein de plusieurs institutions culturelles, notamment à la Lafayette Anticipations (2023), à la Fondation Louis Vuitton (2021) ainsi qu’à la 15ème Biennale de Lyon (2019). Bianca Bondi fait partie de la prochaine exposition collective du prix Reiffers Art Initiatives en Mai 2023.

Vue de l'exposition "Au-delà", Lafayette Anticipations, Paris

Bianca Bondi, 2023

Vue de l'exposition "De toi à moi", Fondation Fiminco, Paris

Bianca Bondi, 2022

"Instable trésor, temple simple à Aphrodite"

Bianca Bondi, 2022

Détail "The private lives of non-human entities", Het Hem, Amsterdam

Bianca Bondi, 2020

Vue de l'exposition "The Day dream", Fondation Louis Vuitton, Paris

Bianca Bondi, 2021

Vue de l'exposition "Cenote", FRAC - Ile de France

Bianca Bondi, 2021

Vue de l'exposition "The Sacred Spring and Necessary Reservoirs", Biennale de Lyon

Bianca Bondi, 2019

Vue de l'exposition "The Sacred Spring and Necessary Reservoirs", Biennale de Lyon

Bianca Bondi, 2019

Vue de l'exposition "The Fall and Rise", Fondation Carmignac, Porquerolles

Bianca Bondi, 2021

Détail "The Fall and Rise", Fondation Carmignac, Porquerolles

Bianca Bondi, 2021

Vue de l'exposition "The Antichamber (Tundra Swan)", Biennale de Busan, Corée du Sud

Bianca Bondi, 2020

Détail "The Antichamber (Tundra Swan)", Biennale de Busan, Corée du Sud

Bianca Bondi, 2020

Biographie

Bianca Bondi est diplômée de l'École nationale supérieure d'arts de Paris-Cergy en 2012 et de l'université WITS de Johannesburg en Afrique du Sud en 2006.
L'artiste créé des environnements de fiction associant l'imaginaire d'une archéologie du futur à celui des fonds marins. Eaux de pluie, de source ou de mer, sels purificateurs et plantes médicinales créent des paysages curatifs et contemplatifs à arpenter. Elle attire notre attention sur la fragilité de l'écosystème dont nous faisons partie, soulignant l'importance d'un état d'esprit écologique et holistique pour la poursuite de la vie humaine.
Entre féérie et apocalypse, les installations et sculptures de Bianca Bondi plongent le spectateur dans un univers étrange et familier, où s’entremêlent passé, présent et futur. L'artiste dessine des paysages sur mesure pour les espaces dans lesquels elle intervient. Jardins, fontaines, chambres, sont transfigurés par différents phénomènes chimiques, climatiques, olfactifs, sonores ou lumineux. Outre sa dimension sacrée, il est aussi une composante essentielle des fluides corporels.

Textes

"L’ésotérisme dans l’art, des créations aux frontières du réel" par Roxana Azimi
— Le Monde, 2021

"Depuis deux mois, Bianca Bondi, 35 ans, a transformé une salle de la Fondation Louis Vuitton, à Boulogne, en lieu de méditation poudré de rose du sol aux murs. L’artiste sud-africaine y a installé des vasques d’eau salée, ajoutant à cette fontaine coquillages et ossements d’oiseaux « comme un geste de remerciement aux dieux », explique la jeune femme avec des accents new age. Dans l’air, une puissante odeur de terre et d’herbe « pour aider au recueillement », poursuit la plasticienne passionnée par le règne du vivant et les propriétés des minéraux. A la galerie Mor Charpentier, à Paris, où elle expose simultanément, Bianca Bondi met en scène des objets trouvés et des plantes qu’elle a cristallisés par le sel, comme « lavés de leurs ondes passées »".

L’appétence du milieu pour les pratiques occultes s’explique en partie par des facteurs générationnels. « J’ai grandi avec les séries Charmed (histoire de trois sœurs descendantes d’une lignée de sorcières à San Francisco) et Buffy contre les vampires », reconnaît Bianca Bondi, qui, dès l’âge de 10 ans, crée un premier groupe de sorcières – elle en fondera deux autres par la suite. Sur Instagram, le mot-clé Witch comptabilise plus de 16 millions de publications, tandis que les tutoriels de sortilèges se propagent sur TikTok".

"Bianca Bondi : pièges de cristal" par Maïlys Celeux-Lanval
— Beaux Arts Magazine, 2021

"Qui sont les « jeunes pousses » qui façonnent l’art de notre temps ? Chaque mois, Beaux Arts met en lumière le parcours d’un artiste émergent, à suivre de près. Actuellement exposée à la fondation Louis Vuitton, Bianca Bondi crée, en collaboration avec des musiciens, parfumeurs et fleuristes, de sublimes environnements visuels, olfactifs et sonores… habités de magie.

Il y a fort à parier que, comme nous, les visiteurs de la dernière Biennale de Lyon en 2019 se souviennent parfaitement de l’installation de Bianca Bondi (née en 1986). Le cadre était pourtant complexe : une petite salle perdue dans un coin des immenses usines Fagor, dont le passé (avant la fermeture définitive, la production avait été petit à petit délocalisée, laissant des centaines d’ouvriers sans emploi) imprimait l’exposition d’un singulier décalage. Sensible, sortant elle-même d’épreuves douloureuses, Bianca Bondi avait fait la demande, en venant visiter le site, de rencontrer d’anciens ouvriers avant de se mettre au travail ; sans succès toutefois. Elle avait alors produit une pièce à l’aura protectrice palpable, en couvrant de sel les surfaces de cette ancienne salle de pause, installant par-ci par-là différents objets (une tasse, des bocaux), eux-mêmes emprisonnés dans une couche cristalline. « Le sel écarte les mauvaises ondes, protège, crée un espace et un air sacré. »

L’ensemble semblait pétrifié dans la glace, comme un morceau de vie gardé intact à travers les ans. Pétrifié, mais pas vraiment, puisqu’il apparaissait aussi évident que l’installation était en train de vivre, de se métamorphoser tout doucement, et d’agir… De fait, le sel, nous explique l’artiste qui le manie depuis l’enfance, absorbe l’humidité et les toxines. Dans un décor aussi nocif que ces anciennes usines – autour d’elles, l’eau ne peut être puisée dans un rayon de sept kilomètres ! –, une telle installation revêtait ainsi un rôle actif, purifiant l’air et le sol au fur et à mesure des jours. C’est ainsi que les anciens ouvriers, qu’elle avait tant voulu voir en amont, lui ont confié en venant visiter la Biennale que son installation leur faisait du bien, qu’elle faisait écho à leur vie en investissant la salle de pause où ils avaient l’habitude de prendre un bol d’air avant de retourner à la chaîne".

"Nouveau Talent : Bianca Bondi, tellurisme et contemporanéité" par Marie Maertens
— Connaissance des arts, 2020

"Née à Johannesburg, Bianca Bondi est l’une des dernières artistes sélectionnées par le [N.A!] Project. Elle sera prochainement exposée à Tarbes et en Corée du Sud.

Bianca Bondi n’aime rien tant que les challenges proposés par les expositions institutionnelles ou les biennales. Car cette écologiste convaincue peut y expérimenter, à grande échelle, des matériaux aux consistances évolutives nourrissant une réflexion sur le temps. « J’emploie beaucoup de végétation, notamment des plantes médicinales, explique-t-elle, qui atteste de la fragilité mais aussi de la force de la faune et de la flore, laquelle reprend toujours ses droits. Puis je travaille le sel, le cuivre, le latex, la soie… avec des objets chinés et mis en relation avec chaque site. » Au sein d’un courant identifié comme l’archéologie du futur, ses Vanités immersives convoquent en effet volontiers la synesthésie. « Car une œuvre n’est pas seulement ce que l’on voit, mais ce que l’on ressent », poursuit Bianca Bondi, qui choisit parfois de solliciter l’odorat du spectateur ou d’imposer un rapport particulier au son, le figeant de manière spectrale.

Si ses premières pièces renvoyaient à l’histoire de la sculpture – et l’Antiforme de Robert Morris –, elle fut également fascinée, très jeune, par la liberté des expériences de Marina Abramović. À son arrivée en France en 2006, elle s’est imposée comme l’une des pionnières de l’écologie féministe. L’héritage de son pays natal se ressent dans ses créations. Ayant été bercée de récits sur le spiritisme ou la magie, elle conserve une vision occulte et tellurique du monde, tout en étant parfaitement de son époque. La question du rituel demeure fondamentale, quand elle débat sur l’écologie politique des objets ou le regard colonial porté sur la géologie. Savamment orchestrés, les hors-temps de Bianca Bondi sont étayés par de nombreuses recherches, qui individualisent chaque projet tout en tissant sa propre mémoire".