Garance Früh

Diplômée de l’Ecole nationale supérieure d’art de Paris-Cergy, elle vit et travaille à Paris. Sculptrice particulièrement intéressée par le corps, Garance Früh nourrit ses oeuvres d’objets sportifs et médicaux comme des prothèses, des casques ou des cuissardes. Nommée à la troisième édition du Prix Reiffers Art Initiatives, elle sera exposée à l’Acacias Art Center du 26 avril au 8 juin 2024.

"Gentle, gentle"

Garance Früh, 2023

"Gentle, gentle"

Garance Früh, 2023

"Soft armor"

Garance Früh, 2023

"L'attraper et l'éclore"

Garance Früh, 2023

"No more bruises"

Garance Früh, 2023

"To Watch them sleep"

Garance Früh, 2023

"To Watch them sleep"

Garance Früh, 2023

Biographie

Garance Früh déconstruit ses oeuvres et les réassemble avant de les mouler en céramique. Elle les fait souvent dialoguer avec des textiles aux couleurs chaires évoquant la peau autant que les matières de vêtements sportifs.
Ses corps composites nous parlent des notions d’ergonomie, de protection, du soin qu’elles apportent aux parties les plus vulnérables du corps.
Garance Früh interroge les biais de genre et plus particulièrement la manière dont nous percevons des corps féminins et infantiles, supposés vulnérables et relégués dans le champ de la délicatesse. Elle en appelle à leur empowerment.

Textes

"67e Salon de Montrouge : qui sont les jeunes artistes à suivre absolument ?"
— Numéro, 2023

La sculpture de Garance Früh relève d'un art du travestissement : celui du monde organique. De la peau, matérialisée par de grandes toiles rose ou écrues qu’elle tend sur ses structures, mais aussi de la chair et des os, dont l'artiste imite les formes et reliefs en découpant, trafiquant, déconstruisant et assemblant les accessoires qui les protègent ou les soutiennent.

Accrochés aux murs blancs du Beffroi, les œuvres déroutantes de l’artiste française s’apparentent en effet à des excroissances ou des mues humaines que des mutants auraient laissées après leur passage. On y reconnaît ici un casque de hockey noir, là un bout de gant en cuir beige, tandis que des morceaux de tissu rembourré rappellent un gilet pare-balles ou qu'une structure à baleines évoque les paniers des robes d’époque. Ainsi fragmentés, décontextualisés et remodelés au point de générer des volumes abstraits, ces éléments créent ainsi des corps inachevés qui portent sur eux l’empreinte de ceux qui les avaient jadis portés. Et déroulent dans l’espace un cabinet de curiosités désincarné, où l'humain brille finalement par son absence.