Portrait de Chalisée Naamani

Chalisée Naamani

Chalisée Naamani est une jeune artiste française dont le travail a été exposé en mai 2022 au Studio des Acacias pour la première exposition collective de Reiffers Art Initiatives, intitulée «DES CORPS LIBRES – Une jeune scène française». Diplômée de l’École des Beaux-Arts de Paris, elle fait œuvre des alentours du corps proprement dit, de tout ce qui l’innerve et l’informe, l’adresse au monde et le jette dans l’interrelation. Son travail se situe à la frontière du corps et du textile.

"Vestiaire"

Chalisée Naamani, 2019/20

Power dressing : "While love is unfashionable, let us live" (Alice Walker)

Chalisée Naamani, 2022

"Jambière et pistolet de couture"

Chalisée Naamani, 2020

"Sacs à dos porteurs d'images"

Chalisée Naamani, 2020

"Cape et gilet jaune"

Chalisée Naamani, 2020

"Maison sac à dos ou habit(acle)"

Chalisée Naamani, 2020

"Bâche 4 boutique"

Chalisée Naamani, 2020

Vue de l'exposition "DES CORPS LIBRES - Une jeune scène française" (Paravent et traîne), Acacias Art Center, Paris

Chalisée Naamani, 2020

"Paravent et traîne"

Chalisée Naamani, 2020

Vue de l'exposition "DES CORPS LIBRES - Une jeune scène française" (Paravent et traîne), Acacias Art Center, Paris

Chalisée Naamani, 2020

Biographie

Il n’y a pas de corps chez Chalisée Naamani, bien que tout, dans ses installations, en porte pourtant l’empreinte.
Diplômée de l’École des beaux-arts de Paris, la jeune artiste française fait œuvre des alentours du corps proprement dit, de tout ce qui l’innerve et l’informe, l’adresse au monde et le jette dans l’interrelation. Le travail de Chalisée Naamani se situe à la frontière du corps et du textile.
Son diplôme de troisième année, l’artiste l’intitulait déjà “Peut-on s’habiller d’images ?”, manière d’introduire, par le questionnement laissé en suspens, la légitimité du vêtement comme pratique picturale. Faisant corps par l’absence du corps, l’artiste crée des formes fantomatiques. L'artiste est représentée par la Galerie Ciaccia Levi, Paris.

Textes

“Les parures photographiques de Chalisée Naamani, à la frontière du corps et du textile” par Ingrid Luquet-Gad
— Numéro art, 2022

“Il n’y a pas de corps chez Chalisée Naamani, bien que tout, dans ses installations, en porte pourtant l’empreinte. Il n’y a pas de corps, au sens où la jeune artiste aurait spontanément intégré la leçon du philosophe Giorgio Agamben : il n’y a pas de ‘vie nue’. Or, puisque toute existence est déjà nimbée de signes, qu’elle se drape d’images comme elle s’augmente de techniques, la jeune artiste fera précisément œuvre de cela : des alentours du corps proprement dit, de tout ce qui l’innerve et l’informe, l’adresse au monde et le jette dans l’interrelation. Alors, pour dresser le portrait des êtres qui l’entourent, et qui s’avancent désormais à nous sous leur forme suggérée, à la fois individuelle et sociabilisée, contemporaine et immémoriale, Chalisée Naamani élit comme matières premières des tapis et des foulards, des gris-gris et des chutes de tissus. Ils sont persans ou parisiens, chargés d’histoires intimes ou au contraire extirpés d’une circulation globalisée.”

“Chalisée Naamani, Selfies nus jusqu’à ma mort” par Horya Makhlouf
— YACI – International, 2021

“Sur le feed Instagram de @chaliseenaamani défilent des fleurs et des bouquets, des étoiles et des constellations, des tapis et des citations, des polémiques et des appels à candidatures, des carrés de vêtements pailletés, décolletés, transparents ou découpés au laser, des photos du bout du monde et des pièces de tissus imprimés, cousus, déchirés, en gros ou au détail, haute couture ou DIY, des bribes de sourire ou de duckfaces, des morceaux de corps de toutes provenances – instagrameuses et instagrameurs, journalistes, victimes de violences policières, top models, amies et amis, followers – et de toutes formes : abîmés, assumés, bodybuildés, cachés, censurés, exhibés, floutés, pimpés, pixellisés, retouchés, refaits […]

Le feed Instagram de Chalisée Naamani est un journal, un carnet d’inspirations et un moyen d’expression. Sur son profil, elle montre rarement sa tête. Elle la cache derrière des fleurs ou celles de ses amies et amis, des souvenirs de ses voyages, des symboles et des motifs persans, des #OutfitsOfTheDay et, depuis qu’elle est sortie des Beaux-Arts, des photos de son diplôme, de ses travaux et de ses dernières pièces. Instagram, de journal intime et encodé à vitrine publique et portfolio…”

“Chalisée Naamani présente la mode” par Piero Bisello
— Conceptual Fine Arts

“Les questions pour l’industrie de la mode soulevées par Chalisée Naamani sont là pour rester. Malgré son amour pour la création de vêtements, la jeune artiste parisienne affirme n’avoir jamais voulu associer son nom à une marque. Son regard sur l’industrie est critique, mettant en avant quelques points à la fois politiques et personnels. Par exemple, elle dit : ‘J'ai toujours rêvé d’habiller les hommes. La mode a contribué à l’émancipation des femmes, et pour y parvenir pleinement, je suis convaincue que la mode masculine doit être révolutionnée.’ Elle poursuit : ‘Avec les troubles écologiques d’aujourd’hui, il y a une énorme responsabilité pour l’industrie de la mode, qui est l’une des plus polluantes de notre planète. Je prends ce problème très au sérieux.”

“Chalisée Naamani ‘Jt’oublierai vite j’te ljure’ à la Ciaccia Levi, Paris” par Horya Makhlouf
— Mousse Magazine, 2021

“C’est au milieu des fleurs et des cœurs, des chaînes en or et des cintres à costumes, derrière des rideaux Tati et au-dessus d’un tapis presque griffé Comme des Garçons que se déploie l’univers cosmopolite de Chalisée Naamani. À la fois virtuel et réel, onirique et authentique, et toujours 100 % bling.

Contes et pays, références et hashtags, quelque chose d’ancien, quelque chose de nouveau et quelque chose de bleu, tout se mélange joyeusement, bang, mais sans se déranger – comme de véritables témoins de la nature heureuse de la nouvelle venue de Ciaccia Levi. Son univers est un flot de mots-clés, de punchlines et d’accroches accrocheuses entrelacés dans un patchwork d’images que l’artiste nous invite à explorer. Celui qui s’aventurera à s’y plonger aura peut-être un aperçu de fables personnelles et familiales, d’histoires intimes et collectives, ou de tout cela à la fois. Celui qui posera un pas sur le tapis sera accueilli majestueusement, accueilli dans un espace rappelant sa maison, ou une boutique de souvenirs d’ici et d’ailleurs, ou plutôt de partout à la fois. Celui qui entre est invité à rester, même en restant un peu, en déplacement.”